Toute ressemblance avec AKKA serait un pur hasard...
Parce que bien souvent les dirigeants, les managers, ne défendent pas les salariés quand un marché et l'argent sont en jeu.
Dans la majorité des cas, celui, ceux ou celle(s) qui portent des accusations contre
un manager ou des pratiques de l’entreprise signent leur arrêt de mort. C’est ainsi.(*)
Les
entreprises, bien que prétendant le contraire, ne supportent pas la critique, la remise
en cause, le courage (le vrai) et la solidarité entre les salariés.
La seule remise en cause acceptée est celle qui vient d’en haut et dont l’objectif est,
bien souvent, soit de critiquer diplomatiquement l’équipe dirigeante précédente, soit
de faire un mea culpa hypocrite parce que l’entreprise se trouve éclaboussée par un
scandale.
Les salariés, eux, doivent adhérer aveuglément à l’entreprise, ses valeurs (celles
affichées sur des posters, pas les vraies), ses objectifs, ses méthodes.
Critiquer ou mettre en cause un manager, une méthode, un process, un outil, c’est
remettre en cause l’entreprise et sa capacité à promouvoir les bonnes personnes,
à appliquer des méthodes saines et éprouvées, à choisir des outils adéquats. Ces
personnes ont fait preuve, à une autre échelle, du même courage que les lanceurs
d’alerte. Elles représentent donc un danger potentiel. Pire encore si elles ont agi en
groupe. L’entreprise est une créature totalitaire qui ne supporte pas qu’il puisse exister
un lien de solidarité entre les salariés, la seule loyauté autorisée est celle envers elle-même.
Source : Didier Bille - La machine à broyer - Recruter, casser, jeter.
(*) Contactez vos représentants du personnel, ne restez pas seuls, des solutions existent pour vous défendre et dénoncer les mauvais managers et dirigeants !
Toute ressemblance avec AKKA serait un pur hasard...
Les vendeurs de labels, de chartes,
de certifications (Top Employer, Great Place
to Work, Label Diversité, Divers Cité...)
Ces instruments, censés certifier le caractère exemplaire d’une entreprise dans un
certain domaine relevant de la RH, ne sont en fait que des pourvoyeurs de bonne
conscience et d’alibi. Certaines entreprises éprouvent le besoin de s’acheter une
virginité, d’autres ont compris qu’elles tenaient toutes le même discours face aux
candidats et qu’il fallait donc se différencier. Ainsi, L’Oréal, Michael Page, la SNCF,
Adecco, la BNP sont devenus des chantres de la diversité et de la tolérance, juste après
avoir été pris les doigts dans le pot de confiture dans de pitoyables histoires de
discrimination.
Comme évoqué, toutes les entreprises affichent les mêmes valeurs :
- innovation et ses déclinaisons : imagination, créativité, etc. ;
- collaboration, aussi connue sous les noms de : esprit d’équipe, partage, inclusivité,
entraide, solidarité, etc. ;
- autonomie : liberté, esprit d’entreprise, initiative, etc. ;
- respect : intégrité, équité, honnêteté, diversité, ouverture d’esprit, etc. ;
- méritocratie : ambition, performance, outperformance, excellence, etc.
Et les derniers venus, en fonction des modes et de l’actualité : convivialité,
humanisme, humilité (alias simplicité), éco-responsabilité, éco-citoyenneté, etc.
Personne n’étant dupe de ces valeurs qui ne s’affichent le plus souvent que sur des
posters, il existait donc un potentiel pour s’en mettre plein les fouilles en proposant
des certifications externes, donc perçues comme neutres, et fondées, du moins en
apparence, sur une méthode transparente.
Hélas, ces vendeurs de labels sont en fait des agences marque-employeur 68 qui
participent aux campagnes de médiatisation d’entreprises souhaitant travailler leur
marketing de réputation.
Un audit pour vous dire que vous êtes bien mais que vous pouvez vous améliorer,
suivi d’une proposition d’offre payante pour vous aider à atteindre votre potentiel :
est-ce l’Église de scientologie ? Non. Les témoins de Jéhovah ? Non. C’est Great Place
to Work®, le méga kif de l’endauffe.
« Entreprise dans laquelle c’est génial de travailler. » D’aucuns pourraient croire que
ce logo est un graal difficile à atteindre. Que nenni, il suffit de signer un chèque. Mais
rassurez-vous, GPW accepte aussi les virements, les CB et le cash. Dès qu’une
entreprise est cliente, elle peut utiliser ce label Great Place to Work® sur ses
publications, son site Web, ses cartes de visite.
Car la première étape à la labellisation, c’est payer. Rien que cela suffit à jeter le
doute sur l’objectivité du processus.
Seconde étape : comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, une grande
partie de la certification (quand ce n’est pas la totalité) sera liée aux déclarations de la
fonction RH. Le reste du processus inclura des questionnaires à des salariés souvent
choisis partiellement ou totalement par l’employeur. Le tout sera ensuite retravaillé,
pondéré et remanié dans une boîte noire, en toute opacité, pour permettre la
délivrance du label vilement payé.
Bien entendu, l’entreprise sera auditée, mais no stress, quel que soit le résultat,
l’usage du label demeurera acquis tant que le client sera à jour de cotisation.
À la suite de l’audit, GPW proposera des formations, des outils d’évaluation des
managers, des conférences, séminaires ou autres petits déjeuners. Si une entreprise est
cliente seulement dans le cadre d’une formation, le label lui sera aussi attribué.
Comme si, pour maigrir, il suffisait d’acheter un livre sur le sujet, ou que visionner un
film de Rocco Siffredi faisait de vous une sex machine 69.
Pour que cette escroquerie intellectuelle ne soit pas trop évidente, GPW établit
régulièrement un classement qui reprend toutes les entreprises clientes. En bonne
gentleman company, Great Place to Screw 70 ne publiera que les mieux classées (85
en 2017 71). Face à ces 85 entreprises qui ont soit sincèrement à coeur le bien-être de
leurs salariés, soit utilisé les failles béantes du système, des centaines d’autres peuvent
se prévaloir de la certification sans avoir à fournir la moindre preuve, sans avoir à se
remettre en question.
Source : Didier Bille - La machine à broyer - Recruter, casser, jeter.